0 5 minutes 2 semaines

La loi contre le sida, votée en février 2010 a fait l’objet de débats dans une conférence publique organisée à l’hôpital Fann  regroupant  des acteurs impliqués dans la croisade contre cette pandémie mondiale. Conviés à l’éminente rencontre du Conseil national de lutte contre le sida (Cnls), des spécialistes de droit et responsables du vih Sida ont plaidé l’impérieuse nécessité de la révision de cette loi qui fait face à certaines contraintes et évolutions juridiques qu’il faudrait tenir en compte pour faire respecter les droits humains.

Autour de l’imposant thème, « Suivons le chemin des droits pour la libération du Sida », le CNLS a regroupé en conférence publique au centre hospitalier de Fann, l’ensemble des acteurs de la lutte contre le Sida au Sénégal à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre cette pandémie qui continue de faire des ravages. Animée par des juristes de renommée en l’occurrence Mr Babacar Diouf, directeur adjoint des Droits humains, et modérée par le magistrat Alassane Ndiaye, Conseiller juridique à la Primature, la conférence publique a été une occasion pour les spécialistes de  droit de passer au peigne fin les goulots d’étranglement de la lutte contre le Vih sida. Le juge Diouf a d’emblée axé son exposé sur le droit à avoir une bonne santé et le droit à la santé que tout citoyen doit exiger à l’Etat. Il s’est également exprimé sur les conventions régionales traitant ainsi ces questions et ratifiées par le Sénégal. Très en verve,  le magistrat a épilogué en outre sur les contraintes liées à la loi sur le vih Sida de 2010, de son cadre juridique, les questions pénales, les recours mais aussi les possibilités aux Pvvih et d’autres citoyens de saisir les juridictions nationales en cas de non-respect de leurs droits. Il en est de même de leurs possibilités de faire respecter leurs droits au niveau de la Cour africaine des droits de l’homme et autres juridictions internationales et de saisir les organisations des droits de l’homme comme Amnesty International.

Mr Diouf a dans la lancée de son plaidoyer, tancé l’Etat sur ses obligations ayant trait au droit à la santé des citoyens, à la construction  d’hôpitaux et l’apport de moyens de pratique à la disposition des praticiens.  De l’avis du président de la conférence, «le droit à la santé est un droit inaliénable qu’on doit exiger à l’Etat». Les autres sujets qui ont fait l’objet de débats durant les échanges entre les médecins les acteurs communautaires et les chefs de programmes de lutte contre le Sida, ont porté sur les instruments juridiques ratifiés par les états  et liés aux droits humains et à la santé. La Secrétaire exécutive du CNLS, le Dr Safiétou Thiam maitresse d’œuvre de tous ces débats a exigé à son tour la révision de cette loi relative au vih et au sida votée en 2010. En argumentant, elle considère qu’ il y a eu beaucoup d’évolutions depuis son vote, notamment en ce qui concerne « les dispositions à la transmission volontaire du Vih sida, le consentement qu’il faut chercher pour traiter les enfants, la stigmatisation, la discrimination et beaucoup d’autres obstacles liés aux droits humains qui peuvent freiner l’accès aux services de santé aux personnes vivant avec le Vih ».

Les différents échanges ont permis de soulever enfin la nécessité de renforcer la formation en matière de Vih sida pour les acteurs de justice notamment  les juges, les procureurs, la police, la gendarmerie et tous les autres corps, afin « qu’ils soient mieux outillés dans le respect des droits humains et puissent éviter des erreurs judiciaires sur cette question ».  Les spécialistes juridiques considèrent que  « le manque d’informations pour les acteurs judiciaires est un frein pour la lutte contre le Vih. D’où la nécessité selon eux,  du renforcement de leurs capacités face à cette pandémie ».

Cheikh Tidiane MBENGUE

.

C.T.MBENGUE

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *