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La raréfaction des ressources qui leur permettaient de mener des activités de sensibilisation contre la stigmatisation et la discrimination dont ils sont  victimes, a conduit, ce vendredi 21 novembre, les personnes vivant avec le vih (Pvvih) de lancer un cri de coeur qui sonne comme une alerte. Car, soutiennent elles, si le Sénégal venait à baisser les bras dans la sensibilisation, le taux de prévalence relativement bas du sida pourrait remonter. Pour continuer à endiguer son expansion, elles lancent un vibrant appel de soutien au secteur privé pour des moyens additionnels capables de combler le gap et renforcer la sensibilisation.

L’atelier organisé à Guédiawaye avec les journalistes spécialisés en santé aura été le cadre adéquat pour tirer sur la sonnette d’alarme. Le coordonnateur des personnes vivant avec le vih a saisi l’occasion pour alerter face à la menace de voir notre pays perdre les acquis qui lui ont permis de ramener le taux de prévalence à son niveau le plus bas. En effet, les ressources de financement se raréfient.  » Il y’a dix à quinze ans, les ressources dont nous disposions nous permettaient de combattre la stigmatisation et la discrimination dont nous étions victimes. Ce n’est plus le cas maintenant. » A déploré le porte-parole. Ainsi, les activités de sensibilisation sur la stigmatisation et la discrimination  qu’elles vivent à tous les niveaux notamment dans les milieux du travail, au niveau familial, scolaire et même dans certaines structures sanitaires sont au ralenties.

Lors de cet atelier organisé par l’association And Bokk Yakaar (Aboya) qui réunit les femmes vivant avec le vih,  leur situation a été déclarée problématique.

Face aux journalistes,  elles ont mis à nu tous les maux qui plombent le combat qu’elles sont en train de mener dans la croisade contre le vih sida. Les formes de discrimination et de stigmatisation auxquelles  les pvvih sont confrontées sont nombreuses à tous les niveaux. D’après leur porte-parole, elles existent dans les milieux les lieux de travail, au niveau familial, et mêmes dans certaines structures de soins. Tant au niveau rural qu’urbain,   des  personnes séropositives désertent les centres de soins au niveau rural pour venir se soigner à Dakar. « Certaines paroles sont blessantes » a encore pestée le coordonnateur. Cette situation est encore plus inquiétante chez les handicapés  doublement stigmatisées avec leur handicap et par rapport à leur statut sérologique. C’est pour cela qu’elles invitent la communauté à comprendre que le vih n’est qu’une maladie  qui existe à tous les niveaux  dans plusieurs familles.

Pourtant à les en croire, des activités de sensibilisation ont été déroulées notamment auprès des leaders religieux, les badienoux gokh, les chefs et conseillers de quartier. Il en est de même du  plaidoyer auprès des magistrats, des femmes juristes ainsi que des jeunes. Ces derniers ont même créée des relais pour mieux sensibiliser leur tranche d’âge sur les questions que rencontrent  les Pvvih. Mais ce qui plombe leurs activités c’est la raréfication des ressources. Aujourd’hui nous n’avons plus de moyens pour mener des activités comme il y a dix ou quinze ans a soutenu leur porte-parole. Qui informe aussi que les partenaires ont commencé à limiter leurs subventions. C’est pour cela que les pvvih ont vivement interpellé le secteur privé l’invitant  à accompagner les actions de lutte contre le vih en y mettant des moyens.

« Le secteur privé  doit nous rejoindre dans ce combat afin que le vih soit bouté hors du Sénégal. Nous avons un taux de prévalence relativement bas mais si  on  baisse les bras cela va être difficile de le maintenir. « Il y aura des risques que ce taux flambe. » Et le porte-parole de renchérir qu’il urge de  trouver des financements domestiques endogènes pour qu’on continue à mener des actions de sensibilisation.

Cheikh Tidiane MBENGUE

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