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Le Conseil national de lutte contre le sida (CNLS) a choisi la sueur et le mouvement pour faire passer un message qui dérange mais qui ne peut plus attendre : le sida est toujours là, les jeunes s’infectent davantage, et les ressources financières s’effondrent. Dimanche matin, la corniche de Dakar, juste en face de la porte de l’Université Cheikh Anta Diop, s’est transformée en salle de sport à ciel ouvert. Une mobilisation sportive, mais surtout citoyenne.
La veille, l’Alliance nationale des communautés pour la santé (ANCS) tenait sa 13e Assemblée générale, qui a réuni plus de 150 délégués venus des 14 régions du pays. Le fitness de ce dimanche s’inscrivait dans la continuité, en prélude à la Journée mondiale de lutte contre le sida célébrée ce lundi 1er décembre.
Autour de Safiétou Thiam, secrétaire exécutive du CNLS, et de Magatte Mbodj, directrice exécutive de l’ANCS, plusieurs dizaines de jeunes, de femmes, de leaders communautaires et d’acteurs de la société civile ont répondu présent. Une foule bigarrée, dynamique, motivée. Et un message clair : “le sida n’est pas terminé”.
“Le sida n’est pas fini. Il faut continuer la prévention, surtout pour les jeunes”
Face au public, Maguatte Mbodj n’a pas mâché ses mots. Selon elle, si l’activité sportive tombe à point nommé, c’est surtout parce qu’elle permet de réveiller une opinion nationale qui a trop rapidement considéré que la bataille était gagnée.  « Le sida n’est pas encore terminé. Nous devons continuer les actions de prévention, notamment auprès des jeunes qui représentent aujourd’hui la frange la plus infectée », a-t-elle alerté.
Avant de plaider pour un recours massif aux nouveaux outils de communication, là où se trouvent réellement les jeunes. TikTok, Instagram, Reels, formats courts, influenceurs… la prévention doit changer de langage, insiste-t-elle.
Alerte sur le financement : “Les bailleurs se retirent, l’État doit avancer”
Si le CNLS hausse le ton, c’est aussi parce que les financements internationaux se tarissent. Magatte Mbodj a tiré la sonnette d’alarme. « Les ressources destinées à la lutte contre le sida diminuent drastiquement. Les bailleurs se retirent. Si nous parlons aujourd’hui de souveraineté sanitaire, alors l’État doit augmenter les ressources nationales allouées à la réponse au VIH », plaide-t-elle.
Pour elle, cette souveraineté ne doit pas être un slogan, mais un acte concret. Le CNLS entend donc interpeller frontalement les pouvoirs publics, avant qu’un retour en arrière sanitaire ne se produise.
“Indétectable = Intransmissible” : une révolution silencieuse
Sur le front du traitement, Magatte Mbodj a rappelé une avancée majeure, encore méconnue du grand public : « Une personne vivant avec le VIH (PVVIH) qui prend correctement son traitement et devient indétectable au bout de six mois ne transmet plus le virus.
Cheikh Tidiane MBENGUE

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