Le Sénégal à l’instar de la communauté internationale a célébré la journée mondiale du sida ce lundi 1er décembre dans l’enceinte du Conseil national de lutte contre le Sida (CNLS). Une célébration sur fond d’inquiétude consécutive à la baisse drastique de l’aide publique au développement. Les résultats fragiles obtenus sur le terrain risquent d’être hypothéqués faute de ressources. D’autres options sont sur la table notamment le partenariat public privé.
Dr Safietou Thiam, Secrétaire Exécutive du Cnls a exprimé ses craintes en mettant l’accent sur l’anticipation liée aux perturbations. Malgré tout, l’Etat du Sénégal continue sa politique sanitaire en collaboration avec le Fonds Mondial.
Il faut de la continuité, a-t-elle suggéré sachant que 85% des malades sont sous traitement anti rétroviraux. Il faudrait aussi poursuivre pour l’élimination de la transmission mère enfant. Dans ce lot, il reste 15% à identifier et à traiter. La solidarité internationale a permis de faire des avancées, dira Dr Safiatou Thiam.
Pr Pape Salif Sow, connu pour son expertise dans la lutte au plan mondial a esquissé des pistes de solutions, balayant d’un revers de la main les termes galvaudés du genre » souveraineté sanitaire, énergétique… » Il faut sauvegarder les acquis. Pour cela 4 axes ont été dégagés : combiner les aides au sida, paludisme, tuberculose…
Développons la diplomatie sanitaire
Il y a les stratégies à mettre en place au regard des acquis obtenus. Au-delà du vih, il y a le financement des programmes de santé. Face à la baisse des aides, il faut développer la diplomatie sanitaire. Poursuivant son argumentaire, Pr Pape Salif Sow a révélé que grâce à la diplomatie sanitaire, plus de 1 milliard d’enfants ont été vaccinés et 20 millions sauvés. C’est dire que l’aide internationale est capitale. Nous en voulons pour exemples : le Roll Back Malaria a permis de diminuer le paludisme avec l’arrivée des moustiquaires imprégnées. Les femmes sont mieux protégées. Le Fonds Mondial est l’exemple de la diplomatie sanitaire. Plus de 70 millions ont été sauves grâce au Fonds Mondial.
Pr Sow a aussi mis en relief la dépendance montrant à quel point, les systèmes de sante sont fragiles. L’occasion pour lui de déplorer la situation critique dans certains pays. Cela a entrainé la fermeture de nombreux centres de santé. Stop, il faut trouver des financements endogènes domestiques. Des financements comme Pr Pape Salif Sow qui ont chuté de 30 à 40%. Le prétexte invoqué est pour certains pays, les changements climatiques, l’émergence et la réémergence d’autres pandémies. Et Pr Sow de proposer la continuité des services, le renforcement de la prévention combinée et le renforcement de l’approche communautaire et des Droits Humains. « Il faut assurer un financement durable et souverain. Nous avons des promesses de dons à hauteur de 11milliards dollars pour des besoins estimés à 18 milliards ».
S’attaquer aux véritables défis de la santé et créer un partenariat public-privé
Enfin, Pr Ndeye Anta Gueye, experte en financements au Ministère de l’Économie a listé un certain nombre de financements avec l’Agenda de Transformation Systémique. La santé est multisectorielle donc on doit s’attaquer aux problèmes. Il faut être dans une posture plus souveraine grâce à une meilleure collaboration avec le secteur privé. Grace au partenariat public privé, l’Etat doit créer un environnement propice. Cela passe par la construction d’établissements de santé. Le secteur privé arrive à participer à la gestion. C’est le cas de la Responsabilité Sociétale d’ Entreprise qui doit être mieux organisée et encadrée.
Le ministère de la Santé était représenté par le Directeur de Cabinet Samba Kor Sarr en présence de Demba Koné, représentant de l’Onusida au Sénégal.
Ibrahima Diop
