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La Couverture Maladie Universelle, dans sa forme actuelle, ne suffit plus. Elle doit évoluer vers une assurance maladie nationale, à l’image du Maroc, de la Tunisie ou encore du Togo. C’est la conviction du Pr Maboury Diao, fraîchement porté à la tête de la Société Sénégalaise de Cardiologie (SOSECAR). Pour lui, seule cette réforme peut soulager les ménages, qui supportent encore près de 50 % des dépenses hospitalières.

La 7ᵉ édition du Congrès international de la SOSECAR, ouverte hier à Dakar, réunit durant trois jours des spécialistes venus d’Afrique et d’ailleurs. Deux moments forts rythmeront la rencontre : Cardiotech-Sénégal et les toutes premières Journées africaines de l’infirmier. Au programme, des échanges sur le financement des maladies cardiovasculaires, la cardio-pédiatrie ou encore la médecine de précision.

Lors de la cérémonie d’ouverture, le Pr Diaboury Diao a fait un plaidoyer ardent pour une prise en charge plus juste et plus accessible des maladies cardiovasculaires. Il a rappelé la souffrance silencieuse de milliers de Sénégalais face à des coûts hospitaliers devenus insoutenables. « Les malades se heurtent à des difficultés récurrentes dans nos structures. Le ministère de la Santé doit renforcer ses fonds d’action médicale et chercher des partenaires supplémentaires pour mieux accompagner les patients », a-t-il insisté.

Pour lui, la solution passe par un changement de modèle : « Une assurance maladie offre un paquet de soins bien plus large que la CMU. C’est la seule voie pour alléger le fardeau financier des familles et soutenir durablement les acteurs de la santé. »

Certains plats atteignent 30 g de sel

Le cardiologue a également alerté sur l’explosion des maladies non transmissibles, alimentée par des comportements alimentaires à risque. L’enquête STEP 2024 confirme l’ampleur du problème. « Une étude universitaire a révélé que le plus petit plat de midi contient entre 8 et 10 grammes de sel, alors que le corps n’en nécessite que 4 à 6 par jour. Certains atteignent même 30 grammes avec l’usage des cubes ! », dénonce-t-il. Une dérive qui explique, selon lui, la recrudescence des complications chez les hypertendus et autres patients cardiovasculaires.

Le Pr Diao appelle enfin l’État à jouer un rôle d’avant-garde, en misant sur la prévention avant la maladie : « Le ministère doit non seulement soutenir la prise en charge, mais surtout agir pour prévenir la survenue des maladies cardiovasculaires. »

Cheikh Tidiane MBENGUE

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