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Dans sa rubrique réservée aux agents les plus-en vues, le bulletin de l’hôpital  Dalal Jamm réalisé par  le groupe Afriksanté fait aujourd’hui le focus sur Papa Mamadou Ba, major détaché à la morgue de l’hôpital Dalal Jamm.

Titulaire d’un diplôme de Bfem français et d’un baccalauréat en arabe, Papa Mamadou Ba  comme agent de la Croix rouge de Pikine a pris service à Dalal Jamm en période de Covid 19 visant à épauler  la structure dans la prise en charge des malades victimes de la Covid 19. Avec son expérience de secourisme et d’aide-soignant, il a été  affecté au Centre de Traitement des Epidémies (CTE) en 2020 où il a participé avec brio dans  l’acheminement des corps à la morgue et leur décontamination avant leur enterrement. C’est après donc la baisse des cas de Covid qu’il sera désigné comme agent préposé à travailler dans la morgue. De fil en aiguille, en côtoyant la morgue, il a l’amour de cette profession dont il soutient qu’il faut de la compassion, de l’empathie, et être fort physiquement et mentalement pour y travailler. Une profession  qu’il dit aimer aujourd’hui. Il a profité de notre entretien pour inviter les collectivités locales à former des gens pour que les morgues soient renforcées en personnel. Il a fait savoir que depuis qu’il est embauché, il n’a pas pris ses congés annuels. De  jour comme de nuit, il est présent à l’hôpital parce qu’il y a des corps qui ne peuvent pas attendre. Surtout ceux qui sont acheminés hors du pays ou dans les régions ou encore qui nécessitent une autopsie et qui sont orientés vers les hôpitaux de Grand Yoff ou de Principal. Ceci, du fait que le service d’autopsie n’a pas encore démarré à Dalal Jamm. Il dit également être confronté à un travail assez complexe et qui l’oblige aussi à être en contact permanent avec les autorités judiciaires, la police, la gendarmerie, les collectivités locales, les responsables des maisons funérailles ainsi que le public. Mieux il est obligé d’être outillé sur les textes de loi énumérés et sur la nature des corps notamment qui nécessitent une autopsie ou sur les corps non identifiés.  Dans ces cas-là, il est tenu de saisir le juriste de l’hôpital après trois mois 15 jours de conservation, pour les procédures d’enterrements.

En réponse à certaines affirmations voulant établir (à tord) un nombre élevé de morts enregistrés à l’hôpital Dalal Jamm, le major dégage en touche ces fausses accusations avant de soutenir que les morts provenant de  l’extérieur sont largement plus nombreux que ceux de l’hôpital. Il a fait savoir que « beaucoup de corps proviennent des sapeurs-pompiers, des cliniques et surtout des décès à domicile ».

Le major Bâ a en outre fait remarquer que la morgue de l’hôpital respecte toutes les normes hygiéniques. Elle est ainsi de tout temps désinfectée. Avec un effectif de trois agents pré posés – un major, un brancardier, un légiste coiffé par le Dr Nafissatou Ndiaye,  la morgue dispose d’une vingtaine de casiers qui sont tous fonctionnels, quatre tables pour les lavages mortuaires, une salle d’attente des parents, le bureau du médecin légiste et le bureau de l’agent préposé. Sans compter des bancs d’attente hors de la morgue.

 

Au public, le major Ba exhorte à plus de considération à ceux qui travaillent dans les morgues. Souvent face à certaines exigences administratives pour récupérer des corps, certaines personnes et visiteurs s’énervent quand ils viennent à la morgue et déversent leur bile. En dépit de ces agissements, Major Ba a fait remarquer qu’il garde un calme olympien et reste à leurs dispositions pour satisfaire leurs exigences. Il considère qu’il remplit un sacerdoce mais aussi un service à accomplir de manière professionnelle mais aussi humanitaire.

Cheikh Tidiane MBENGUE

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