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Le rapport annuel de l’Organisation mondiale de la santé, publié vendredi, souligne la stagnation des progrès en matière de santé à cause des trois années de pandémie de Covid-19.
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Comment se porte la population mondiale après trois années de Covid-19, alors que la maladie n’est plus considérée comme une urgence de portée internationale depuis le 5 mai ? L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a sorti son thermomètre annuel et publié, vendredi 19 mai, son rapport sur les statistiques internationales de santé. Le diagnostic est en demi-teinte. Si certaines avancées ont indéniablement été accomplies ces dernières années, notamment en matière de mortalité maternelle et infantile, les progrès stagnent globalement par rapport aux tendances observées au cours de la période 2000-2015. Un ralentissement accentué par le Covid-19 et la violente rupture dans l’accès aux soins qui en a résulté.

Officiellement, 759 millions de personnes ont été contaminées par le Covid-19 en trois ans, et 6,9 millions en sont mortes. Ce dernier chiffre est connu pour être très largement sous-estimé et la plupart des travaux de modélisation considèrent que le bilan est en réalité deux à quatre fois plus élevé. Si l’OMS n’avance étonnamment aucune estimation d’excès de mortalité au-delà du 31 décembre 2021 et se contente d’évaluer à 14,9 millions le nombre de morts en 2020 et 2021, d’autres modèles, comme celui basé sur l’intelligence artificielle développé par The Economist, situent le curseur à près de 22 millions de morts en mai 2023.« La pandémie de Covid-19 n’était pas seulement une urgence sanitaire, il s’agissait également d’une crise statistique, résume Stephen MacFeely, directeur des données et de l’analyse à l’OMS. Ce choc a interrompu les flux de données provenant de systèmes de données déjà faibles et fragiles. » Parmi les 19 indicateurs proposés par l’OMS pour la période 2018-2022, seuls 58 % ont été complétés grâce aux données fournies par les pays. Le reste est issu de modélisations de l’organisation. « Mais ces données synthétiques ne remplacent pas les données réelles déclarées », regrette M. MacFeely.

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