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Le gouvernement du Sénégal a adopté mercredi un projet de loi sur la médecine traditionnelle afin de réglementer son exercice et sa pratique de pour contrer la publicité et le charlatanisme.

Pratique très prisée par les sénégalais, la médecine traditionnelle est cependant très mal acceptée par les professionnels de la santé.

Amadou Mactar Gaye, infirmier d’Etat, étale les limites de ces usages.

« Ils ne sont pas outillés, c’est pourquoi ils passent toujours à côté du diagnostic. Il faut des appareils et des techniciens de laboratoires pour pouvoir poser le diagnostic », explique-t-il.

Amadou Mactar Gaye, à Dakar, au Sénégal, le 4 juin 2017. (VOA/Seydina Aba Gueye)
Amadou Mactar Gaye, à Dakar, au Sénégal, le 4 juin 2017. (VOA/Seydina Aba Gueye)

« Une seule personne ne peut pas traiter plusieurs affections. Des affections des yeux, des poumons, de l’appareil urinaire… Une seule personne qui dit qu’il peut soigner tout ça, ce n’est pas vrai, ce n’est pas possible ».

Pour leur défense, les tradi-praticiens comme Salif estiment que leurs services sont très fiables

« Nous vendons des produits qui sont bons et strictement contrôlés avant leurs ventes. Il y a un mode d’emploi pour chaque médicament, c’est aux clients de les respecter. Nous avons des produits pour guérir les hémorroïdes, la faiblesse sexuelle, les problèmes dermatologiques, la fatigue générale… Nos clients nous sont toujours fidèles, ce qui montre la qualité de nos services ».

Ce débat se transpose également chez le Sénégalais lambda. Alhousseynou Diallo est foncièrement contre la médecine traditionnelle. Pour lui, rien n’est garanti avec ces produits non-conformes aux réglementations.

Des produits de la médecine traditionnelle à Dakar, au Sénégal, le 4 juin 2017. (VOA/Seydina Aba Gueye)
Des produits de la médecine traditionnelle à Dakar, au Sénégal, le 4 juin 2017. (VOA/Seydina Aba Gueye)

« Ce n’est pas une question de superstition, mais de sécurité, Il y a un dosage dans les médicaments pharmaceutiques. Même si les médicaments traditionnels parviennent à guérir, le dosage n’est pas bon car on vous donne une bouteille et on vous demande de boire l’intégralité du contenu sans dosage », souligne-t-il.

« J’ai connu une personne qui a eu des problèmes de reins à cause de cela parce qu’il avait mal utilisé les médicaments traditionnels », confie-t-il.

Même s’il reconnaît quelques limites à la médecine traditionnelle, Cheikh Moussa Sarr estime que cette pratique ne peut être que bénéfique dans certains cas.

« J’utilise la médecine traditionnelle seulement pour certaines maladies comme dermatologiques. Le traitement médical coute très cher et si on utilise la médecine traditionnelle, on peut guérir de ces maladies ».

Le projet de loi adopté par le gouvernement sénégalais pourrait permettre de réglementer la pratique de la médecine traditionnelle et d’en tirer le meilleur profit.

Seydina Aba Gueye, correspondant à Dakar

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